Quel jeu joue le Standard ?
Alors que des négociations sont en cours avec Value8, une campagne menée par certains membres du club vise à noircir l’image du repreneur néerlandais, afin de faire capoter l’affaire…
STANDARD LIÈGE Mercredi soir, aux Pays-Bas, une délégation du Standard a rencontré les représentants de Value8, candidat au rachat du Standard ayant le profil recherché par les actionnaires actuels (sans quoi les négociations ne seraient plus en cours…). Aucun accord définitif n’a été conclu mercredi, mais des enseignements peuvent être tirés.
Value8 est disposé à acheter 100 % des actions de la S.A. Standard de Liège. À savoir les parts de Margarita Louis-Dreyfus, celles de Lucien D’Onofrio et celles de Reto Stiffler. Cela tombe bien car c’était la volonté des actionnaires actuels. Si Peter Paul de Vries est prêt à acheter 100 % des actions, c’est parce qu’il sait qu’il en a les moyens, malgré les soupçons de certains. Les actionnaires rouches le savent aussi, sinon ils auraient déjà mis un terme aux négociations.
Mais même s’il reprend les parts de Lucien D’Onofrio, le patron de Value8 espère pouvoir maintenir l’équipe dirigeante (le duo Lucien D’Onofrio-Pierre François) en place. “Never change a winning team”, dit-il. Lucien D’Onofrio ne serait plus actionnaire, mais garderait un rôle de manager sportif. Le repreneur néerlandais sait très bien que l’actuel boss de Sclessin excelle dans ce rôle. Preuve que Value8 n’investit pas au Standard dans le seul but de revendre rapidement en réalisant une plus-value financière. Reste à savoir si Lucien D’Onofrio accepterait.
On serait tenté de dire qu’il refuserait. Pourquoi ? Parce qu’une campagne de communication, menée par certains membres du Standard et relayée par des médias proches du club, vise à donner une image négative de Value8 dans le but, sans doute, de faire capoter l’affaire. Dimanche, il nous était suggéré de faire un sujet sur l’inquiétude des supporters. Hier, la même personne nous apprenait que Maasbert Schouten, un homme d’affaires louche, était aux côtés de Pieter Paul De Vries dans la négociation de mercredi soir. Pour noircir sa réputation, on nous donnait en exemple ce qu’il avait fait à Vitesse : acheter le club et le revendre aussitôt. Or, renseignements pris aux Pays-Bas, si Maasbert Schouten a revendu Vitesse à un Géorgien, c’est tout simplement parce qu’il n’avait jamais eu l’intention de l’acheter. S’il s’est retrouvé seul actionnaire, c’est parce qu’il a injecté de l’argent dans le club pour lui éviter de disparaître. Une fois remis à flots, il l’a revendu.
Si les personnes haut placées au Standard décrédibilisent Value8, c’est peut-être parce que tout le monde ne veut pas vraiment vendre, que la situation actuelle les arrange. Margarita Louis-Dreyfus ? Elle n’était pas pressée de vendre. Mais maintenant que les avocats qu’elle a chargés du dossier ont trouvé un repreneur qui correspond au profil cherché (un investisseur fiable qui vient s’engager sur le long terme, avec une vision sportive et financière), elle est bien décidée à conclure le deal. On sera vite fixé : l’offre doit être confirmée par Value8 pour le 15 juin au plus tard.