Lukunku : “Je ne joue pas, donc le Standard va gagner”
L’attaquant était rouche lors des finales de 1999, 2000 et 2007, perdues par les Liégeois…
LIÈGE La dernière fois que le Standard a soulevé la Coupe de Belgique, c’était en 1993 après la victoire contre Charleroi (2-0) sur la pelouse du Parc Astrid. Depuis, les Rouches ont disputé trois finales. Avec autant de défaites à la clé : 1-3 contre le Lierse en 1999, 1-4 contre Genk en 2000 et 0-1 contre le Club Bruges en 2007. Point commun à toutes ces finales perdues ? Elles ont été jouées au Heysel. Et... Ali Lukunku était Standardman .
“Cette fois, je ne joue pas. Donc le Standard va gagner” , ironise l’attaquant, qui a porté la vareuse rouche de 1998 à 2003 et de 2006 à 2008. “Je dis cela, mais je ne me considère pas comme un chat noir. Le foot n’est pas un sport individuel mais collectif. Il y a eu beaucoup d’éléments qui ont fait que ces matches n’ont pas tourné comme on l’espérait.”
1999: “À UN PIQUET PRÈS…”
“Là, j’ai un gros regret car j’ai eu l’occasion de faire 1-0. Malheureusement, le ballon a frôlé l’extérieur du piquet. À quelques centimètres près, on n’aurait pas eu le même match. Après, c’est le Lierse qui marque deux fois, je fais 2-1 mais ils remarquent après… On n’y était pas, il faisait chaud. La pression était sur nos épaules. Le Lierse avait fait le match qu’il fallait.”
2000: “UNE RECHUTE”
“Je m’étais entraîné à fond la semaine qui précédait la finale et j’avais forcé. J’avais une douleur à la cuisse. J’étais monté au jeu, en pensant que cela tiendrait, et j’avais fait une rechute après trois minutes. En championnat, on avait flanché sur la fin et il n’y avait que la Coupe pour rattraper le coup. On avait marqué très tôt, mais on avait trop reculé. Genk, qui sortait aussi d’une saison difficile, nous avait surclassés.”
2007: “AUTRE TACTIQUE”
“J’étais confiant. Je me disais que celle-là serait la bonne. On avait une grosse équipe avec Conceição, De Camargo, Jovanovic, etc. On avait assuré le ticket européen en championnat en battant le Club Bruges et on le retrouvait en finale. Mais on avait changé notre dispositif tactique et on n’avait pas joué notre jeu. J’étais monté en fin de match et je n’avais pas eu l’occasion d’égaliser. Pourtant, j’avais espéré refaire le coup du 4-4 à Bruges...”
LE PLUS
“Le même pour les trois matches : l’avant-match. On sent que la tension monte, qu’il y a un gros enjeu. Quand on arrive au stade, on voit les supporters qui sont déjà là à faire la fête. Ce sont des moments qu’on n’oublie pas. En 2007, quand nous étions arrivés à Sclessin, les supporters avaient fait la fête malgré tout.”
LE MOINS
“Ce que je retiens, c’est évidemment trois déceptions. Une finale ne se joue pas, elle se gagne. Pour nous mais aussi pour les supporters. Là, on a eu l’impression de gâcher la fête. Dans le vestiaire, il y avait de la colère après la défaite de 2007. On savait qu’on aurait dû faire beaucoup mieux.”
L’ANECDOTE
“Les trois finales se sont jouées au Heysel. La troisième fois, je me suis dit en arrivant : ‘Merde, pas ce vestiaire’. C’était le même que pour les deux finales précédentes… J’avais bien changé de place, mais cela n’avait pas suffi.” (sourire)