Anderlecht vit sur un nuage. Vanden Stock tente de garder les pieds sur terre à Graz…
BRUXELLES Graz, sympathique ville universitaire de 250.000 habitants, à 1h45 de vol de Bruxelles : c’est ici qu’Anderlecht doit se qualifier pour le prochain tour de l’Europa League . Si un 6 sur 6 contre les Autrichiens pourrait ne pas suffire, il serait fort peu probable que quelque chose de fâcheux arrive en cas de victoire en Autriche.
“Moi, je serais déjà content avec un point” , souriait le président Vanden Stock avant de monter dans l’avion. “À condition qu’on gagne le match retour.”
Depuis le 5-0 contre le Standard, Anderlecht vit sur un nuage. “On n’a jamais été autant décontracté avant un match européen”, avoue Vanden Stock. “On dirait que plus rien ne peut encore nous arriver, qu’on va tout gagner, que Mbokani et Jovanovic vont marquer lors de chaque rencontre. Ce n’est évidemment pas le cas. Et cette euphorie est même dangereuse.”
Mais on le sait, Vanden Stock aime bien rêver, lui aussi. Même d’une finale européenne, président ? “On me parle déjà de la finale, et on me dit même qu’on va gagner l’Europa League. Quand on voit que Braga a joué la finale la saison passée, je me dis : ‘Pourquoi pas ?’ Braga fait rêver pas mal de clubs. On n’a pas le niveau des meilleures équipes de Ligue des Champions, mais on peut nous comparer à pas mal de participants à l’Europa League.”
Toutefois, le président s’est empressé de nuancer les choses. “Je ne rêve pas; je suis réaliste. Nous ne sommes pas une des deux meilleures équipes de l’Europa League. Il faut vraiment que toutes les circonstances soient avec nous. Et je n’oublie pas qu’il y a peu, on nous a enterrés à plusieurs reprises.”
Graz, c’est la grande inconnue de la poule. “Filip De Wilde m’a parlé de la ville et du stade. Mais pas vraiment de l’équipe. J’espère que les journaux autrichiens ne vont pas titrer que je ne sais rien du tout sur l’adversaire. C’est pourtant le cas. On ne se méfie jamais assez de ce qu’on ne connaît pas. Soyons honnêtes : tout n’est pas encore parfait. À Moscou, on a eu de la réussite. J’ai revu le match contre le Standard : quand je lis que tout était mauvais de la part du Standard et tout bon de notre part, je dois vous contredire. À certains moments, ce n’était pas le cas. Gardons bien les pieds sur terre.”
pourtant, une victoire ferait du bien. “Elle permettrait de nous focaliser plus sur le championnat. Et de faire jouer des jeunes, ou de donner du rythme de match à Vargas. Ou encore de persuader Biglia de se faire opérer (voir ci-dessous).”
Ou de cacher ses meilleurs joueurs. “On ne se fait pas d’illusions”, souffle Roger Vanden Stock. “Avez-vous vu combien de scouts il y avait contre le Standard ? Il y en a qui se préparent déjà à nous piquer quelques joueurs. Mais cette fois-ci, on a des arguments pour les garder : une bonne équipe, un nouveau centre d’entraînement et peut-être une qualification directe pour la Ligue des Champions...”