Pour son retour en Liga après 35 ans d'absence, Grenade s'est composé un effectif grâce à l'aide de Benfica et de l'Udinese. Gros plan sur l'histoire récente du promu en Liga.
« Nous voulons nous installer à Grenade, car cette ville a un énorme potentiel footballistique ». En juillet 2009, Gino Pozzo, déjà propriétaire de l’Udinese, devenait à coup de millions actionnaire majoritaire de Grenade, après s’être vu refuser une opération similaire avec la réserve de l’Espanyol Barcelone. Cet accord prévoyait que l’équipe espagnole, alors au bord de la faillite et en Segunda División B (équivalent du National), deviendrait une succursale de l’écurie italienne.
L’idée est simple : le club du Frioul, qui se distingue depuis des années par la qualité de ses recruteurs, profite du club espagnol pour faire progresser ses jeunes pousses repérées aux quatre coins du monde, mais sur lesquelles il ne compte pas forcément dans l’immédiat. Enrique Pina et Juan Carlos Cordero, à qui Pozzo a confié la gestion économique et sportive de l’écurie andalouse, peuvent piocher alors de nombreux éléments chez la maison-mère et mettre sur pied un effectif de tout premier plan pour rapidement revenir parmi l’élite du football espagnol.
Le latéral droit français Allan Nyom (23 ans), le défenseur central Jonathan Mensah (21 ans, aujourd’hui à Évian), le milieu gauche espagnol Dani Benitez (24 ans) et l’attaquant nigérian Odion Ighalo (22 ans) prenaient entre autres la direction de l’Andalousie la première année. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la réussite est au rendez-vous. À l’issue de la saison 2009/10, Grenade retrouvait la Segunda División. L’été dernier, de nouveaux éléments, et non des moindres, débarquaient en provenance d’Udine, comme l’attaquant espagnol Alex Geijo (29 ans), l’ailier international chilien Fabian Orellana (25 ans) et le milieu brésilien Guilherme Siqueira (25 ans).
Un an plus tard, au bout du suspense et des play-offs, le onze de Fabriciano González dit Fabri retrouvait la Liga trente-cinq ans après. Ce fait historique a attiré les regards et donc forcément les convoitises : Nyom courtisé par le FC Valence, Benitez par le Real Majorque, Geijo (en 2010/11, 36 matches, 24 buts) par l’UD Levante ou le RSC Anderlecht, etc. De quoi rentabiliser l’investissement de Pozzo, puisqu’en brillant, ses joueurs prennent de la valeur et il peut espérer soit les récupérer grandis par l’expérience, soit les vendre au prix fort.
Benfica, nouveau fournisseur officiel
Mais cet été, c’est la stabilité qui a été privilégiée. La base de l’effectif est restée quasiment inchangée et quelques joueurs de talent (les Français Yohan Mollo et Noé Pamarot notamment) sont venus la compléter. Et après Udinese, c’est Benfica qui semble s’être pris d’amour pour les Andalous. Pas d’entrée dans le capital, mais l’envie de dégraisser intelligemment son imposant groupe en envoyant plusieurs joueurs, en prêt ou définitivement, trouver à Los Carmenes un temps de jeu qu’ils n’auraient sûrement pas eu cette saison à Lisbonne.
Les internationaux portugais Carlos Martins et Jorge Ribeiro ainsi que le portier brésilien Julio César et le Fennec Hassan Yebda ont ainsi débarqué au pied de la Sierra Nevada en provenance de la capitale portugaise. D’autres pourraient bien suivre (l’attaquant argentin Franco Jara notamment). Grâce aux apports de Benfica et Udinese, l’équipe tentera d’assurer son maintien parmi l’élite espagnole. Et si elle parvient à s’inscrire dans la durée en Liga, le temps sera venu de mener et réussir les recrutements par elle-même.
Contrairement à ce mercato estival. « Nous sommes un récent promu. C’est donc difficile de recruter les joueurs désirés, qui sont des top joueurs. Nous ne pouvons pas acheter tous les joueurs que nous voulons. (...) J’ai été personnellement en Belgique pour tenter d’enrôler Defour, milieu de Liège qui a finalement signé à Porto. Le joueur était prêt à rejoindre Udinese, mais refusait de rejoindre Granada sous forme de prêt. Idem pour Carlos Sanchez , milieu de Valenciennes, et Gabriel Tamas, défenseur de WBA », a expliqué à Ideal Enrique Pina, président du club et homme de confiance de la famille Pozzo. Pour continuer à grandir, Grenade devra donc faire l’apprentissage du très haut niveau sur et en dehors du terrain. Et ça, ça prend du temps...
27.08.11 18:56
