La Belgique peut-elle encore espérer organiser la Coupe du monde 2018?

La Belgique peut-elle encore espérer organiser la Coupe du monde 2018?




La candidature belge pour la Coupe du monde 2018 avait-elle toutes ses chances ?

BRUXELLES Les scandales, qui remontent désormais à la surface, font apparaître certaines pratiques qui jettent une ombre sur l’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022.

Avez-vous, vous-même, certains doutes aujourd’hui ?

“Certaines personnalités politiques se demandent quand même dans quelle pièce elles ont joué ou si ça a été sérieux. Inévitablement, cela suscite des questions quant à la procédure pour les Coupes du monde 2018 et 2022. Pour moi, si le choix pour 2022 devait, un jour, être remis en cause, c’est tout le vote 2018 et 2022 qui devrait être remis en question.”

Vous pensez qu’il y a eu des choses pas très catholiques dans cette procédure ?

“Ce n’est pas un secret, la presse anglaise et d’autres personnes en Angleterre effectuent actuellement un certain nombre d’enquêtes. J’ai reçu des gens qui me disent qu’il y a eu ceci ou cela. Je le répète chaque fois : la charge de la preuve incombe à celui qui accuse. S’il y a des choses, on sera intéressé de le savoir. Si quelqu’un parvient à les prouver, nous devrons alors revoir notre position. Mais tout ça reste, pour l’heure, des suppositions.”

Vous pourriez, comme l’idée a germé chez les parlementaires australiens, demander des dédommagements ?

“Si les accusations sont avérées, j’en parlerai alors ouvertement au Premier ministre pour demander ce qu’on fait. Je rappelle que nous avons impliqué, ici, les plus hautes autorités de l’État. Ces plus hautes autorités ont reçu des personnes dans le cadre de cette candidature. Si certaines de ces personnes étaient impliquées dans un scandale, ce serait une gifle, pour moi à titre personnel, mais aussi pour le principe de cette candidature.”

Avec le recul, des choses vous apparaissent-elles bizarres aujourd’hui ?

“Tout d’abord il faudra qu’on m’explique quel était l’intérêt de voter d’ores et déjà pour 2018 et 2022. Dans un monde qui bouge tellement, on a décidé, en 2010, d’une compétition qui se déroulera en 2022. Ensuite, plusieurs choses m’ont ennuyé. Nous avions un très bon dossier. Mais ce qui était un avantage est devenu un inconvénient. Quand on vous dit : vous avez des trains à grande vitesse, mais ce serait peut-être mieux d’aller dans des pays où il n’y a pas encore de trains à grande vitesse, on retourne complètement la question ! Si on remplit les critères, mais qu’on finit par dire que ces critères ne sont guère importants, à quoi cela sert-il de rendre un dossier de candidature, d’impliquer un gouvernement, un Etat ? Deuxièmement, tout le monde est désormais convaincu dans ce pays que c’est l’argent qui a décidé le vote. Si remettre une candidature, c’est poser x milliards de dollars sur la table, OK. Mais qu’on le dise avant. Qu’on dise alors : une Coupe du monde coûte autant; si votre Etat est disposé à payer cette somme, elle est à vous. Quand je vois tout ça, je me demande si ça n’arrangeait pas certains qu’il y ait un certain nombre de candidats. Juste pour montrer que n’importe qui peut être candidat.”

Finalement, le cynisme de Bernie Ecclestone pour décerner les grands prix de formule un aux plus offrants est plus honnête…

“À la limite, chez lui, c’est clair, tout le monde sait comment cela fonctionne.”