Witsel : “Je suis plus décisif qu’avant”
Axel Witsel a conscience d’avoir acquis un statut de leader chez les Diables aussi…
BRUXELLES Auteur d’une fin de saison époustouflante et, accessoirement, de deux buts en Autriche, Axel Witsel a acquis une dimension supplémentaire tant dans son club qu’en équipe nationale. Ce nouveau statut n’ébranle pas ses sereines certitudes…
Axel, pouvez-vous dépeindre l’état des troupes ?
“L’ambiance, entre nous, est géniale. Le groupe est affuté. Le stage à Chaudfontaine nous a fait le plus grand bien. Nous nous sommes bien reposés. Nous nous sentons bien physiquement et mentalement. Nous gérons un petit stress, que je qualifierais de positif. Le soutien du public, que nous avons clairement perçu, nous booste sans nous affoler. Si nous devions rater notre match, nous ne pourrions pas avancer l’excuse de la préparation : celle-ci a été parfaite d’un bout à l’autre du stage.”
Que savez-vous de l’équipe turque ?
“Elle est expérimentée, elle sait jouer au foot et elle aligne une excellente ligne médiane. Ses défenseurs centraux sont peut-être un peu lents à se retourner. Nous n’avons pas le choix : nous devons gagner. Nous devons, d’emblée, soumettre les Turcs à un pressing haut pour ne pas les laisser combiner. Si chacun se sent bien et fait bien son boulot, nous pourrions leur poser de gros problèmes.”
Avez-vous conscience d’avoir grandi depuis que vous avez gagné le Soulier d’or ?
“Oui. À cette époque, je n’étais pas encore devenu un leader dans mon club. Je n’avais pas atteint le niveau qui est le mien aujourd’hui. J’ai toujours cru en moi mais les problèmes que j’ai dû surmonter naguère m’ont aguerri. Je suis devenu plus costaud mentalement. J’ai progressé plus vite et donc gagné du temps. Les deux buts en Autriche ont peut-être constitué un déclic mais j’étais déjà épanoui avant de les avoir inscrits. Ils ont surtout eu pour effet de me faire apprécier différemment par le pays tout entier. J’ai conscience d’être mieux perçu. Cela me ravit.”
Vous paraissez meilleur encore quand vous évoluez plus haut : est-ce là votre meilleure place?
“Jouer en 8 ou en 10 ne constitue pas un problème. J’ai toujours cultivé un petit instinct de buteur quand je me retrouve devant le but. Si je suis devenu plus décisif qu’avant c’est parce qu’à force de me retrouver en position de faire la différence, je marque davantage.”
Les Diables de l’étranger ont-ils encore de l’avance sur vous ?
“Oui. Ils ont cette culture de la gagne même dans les petits matches qui, chez nous, n’est pas encore exacerbée. Quand on voit évoluer Van Buyten ou Kompany, on sent qu’ils évoluent à un haut niveau. Ils sont plus durs que nous dans les duels. Si on veut atteindre un haut niveau, il ne faut pas rester en Belgique”…”
Belgique-Turquie sera-t-il le dernier match belge de Witsel ?
“Peut-être. Mais je ne décide pas seul. De toute façon, je ne me focalise que sur le match. Je pense à mon avenir mais je n’en parle pas. Ni maintenant, ni après le match…”