Vercauteren : “Non, on n’est pas champion !” (07/05/2011)
© Belga
Vercauteren est resté égal à lui-même mais il a serré deux fois la main de Jacobs GENK Il n’a pas esquissé des bonds de cabri devant son banc, les bras levés
en signe d’extrême allégresse. Ce n’est pas son mode d’expression. Au
coup de sifflet final libérateur, il s’est simplement délivré de
l’immense frustration latente qui, en l’enserrant dans une chape de
plomb depuis trop longtemps, bridait son bonheur d’emmener vers les
sommets un club de province qui, depuis le début de la saison, faisait
la nique aux
grands. Le Racing a enfin battu le
Sporting. Alors, les dents serrées, Franky Vercauteren s’est lâché. Il a
rivé dans un regard implacable, de fer et de feu, le banc anderlechtois
et a dardé son lazer sur Ariël jacobs, qu’il a salué d’un poing serré
qu ressemblait fort à un bras d’honneur poli. L’entraîneur du Sporting
s’est retourné, sans un mot, mâchoires serrées, et a regagné son
vestiaire. Il est arrivé le premier à la conférence de presse en esquissant un petit sourire contrit. Franky
Vercauteren l’a rejoint peu après. En s’asseyant, l’entraîneur de Genk,
sans un mot, a tendu la main à son collègue, sans le défier du regard.
Ariël Jacobs n’a pas refusé la main tendue… par obligation. Il l’a
serrée à son tour, furtivement, avant de délivrer ses impressions :
“Nous
avons imposé une pression en début de rencontre, sans parvenir à
concrétiser nos occasions. Mais nous étions présents dans le camp
adverse. J’avoue que le brillant but de Vossen nous a infligé un coup de
massue. Le message, à la mi-temps, était clair : essayer de mettre la
pression sur un adversaire qui pouvait être en proie au stress. Le
penalty a décuplé notre énergie. Hélas, la qualité de la dernière passe
nous a fait défaut.” Franky Vercauteren fut plus bref :
“On
n’a pas toujours livré notre meilleur football mais je félicite
l’équipe pour l’esprit affiché. Non, nous ne sommes pas encore
champions ! Il reste beaucoup de boulot. Bien sûr que nous sommes
ambitieux mais nous restons les pieds sur terre.” Une dernière poignée de mains, aussi froide que la première, et ils s’en sont allés chacun de leur côté