“Un hold-up pour gagner à Sclessin”

Jan Ceulemans, le mentor de Westerlo (lanterne rouge de la D1) se méfie de l’arbitre

WESTERLO Si la Jupiler League devait avoir un classement des clubs les plus sympas, Westerlo serait en tête. Hélas pour le club campinois, ce sont les victoires et les nuls qui comptent. Et dans ce ranking-là, Westerlo est dernier avec 1 point sur 15. Mais au Kuipje, on ne connaît pas le mot crise.

Herman Wijnants, le grand patron du club, discute dans la buvette avec Jan Ceulemans, entre les supporters. De temps en temps, il écrit quelque chose sur un carton de bière. Une scène impensable à Anderlecht, par exemple.

Jan Ceulemans, vous nous aviez dit, il y a trois ans, que c’était votre dernière saison. Et vous êtes encore là ?

“J’ai commis une erreur ce jour-là. Je n’aurais jamais dû dire cela, parce que tout le monde me confronte sans cesse avec cette déclaration. (Il appelle Wijnants : Herman, ça fait combien d’années que je suis ici ?” “C’est ta 11e, répond Wijnants. Si je t’avais dit ta 15e, tu m’aurais cru”) “Même après 10 saisons, je m’amuse encore, donc pourquoi arrêter ?”

Même après un 1 sur 15 ?

“Oui. C’est bizarre, hein ? Mais je sais que nous devons prendre des points. C’est urgent. Sinon…”

Sinon quoi ? Westerlo ne va quand même pas vous mettre à la porte ? Vous êtes le Guy Roux belge.

“Imaginez-vous qu’on ne prenne pas de points contre le Standard, ni dans nos trois ou quatre prochains matchs. Alors, je suppose que le club va me demander qu'on se mette autour de la table, et qu’il va me dire : Alors, Jan, que penses-tu ? Je ne suis pas un idiot… On ne sait plus acheter six joueurs. Il ne resterait plus qu’une solution, c’est le coach.”

Le Caje limogé par son Westerlo ? En tenez-vous vraiment compte ?

“Je n’y avais pas encore pensé. Mais puisque vous m’en parlez… Cela dit, restons calmes. Je ne crois pas que nous allons perdre tous nos prochains matchs. On a une trop bonne équipe. Nos derniers renforts – Arbitman, Yulu-Matondo et Juande du Betis Séville – sont ceux que je voulais. Et je sens que tout le monde est encore derrière moi. Qui plus est, on aurait mérité d’avoir 6 points en plus. Mais ce week-end, par exemple, ce n’est pas exclu qu’on perde au Standard. Même s’ils ont perdu de la qualité par rapport à leur finale de la Coupe contre nous.”

Vous n’avez pas souvent grappillé des points au Standard.

“Une fois ou deux un point. Mais gagner ? Non. Il faut être à 100 % pour gagner à Sclessin. On aurait pu gagner quelques fois, mais ce n’est pas facile, vu les circonstances.” (Rire mystérieux)

Les circonstances ? L’arbitre ?

“C’est bien ça.”

Pire qu’à Anderlecht ?

“Oui.”

Qui est l’arbitre, cette fois-ci ?

“Je n’ai même pas regardé. (NdlR : c’est Dierick). Ils font tous leur possible (Rire). Si on veut gagner au Standard, il faudra que ce soit avec un hold-up. Comme le Cercle à Gand.”