Eric Deflandre a évolué à Bruges puis au Standard. Il évoque avec objectivité la confrontation de ce soir
Pur produit du RFC Liégeois, Eric Deflandre est un Rouge et Bleu qui, à l’automne de sa carrière, s’est trouvé fort aise quand il s’est mué en Standardmen.
Auparavant, il avait vaillamment conquis ses galons de titulaire comme arrière droit d’un Club Bruges performant.
Même si, aujourd’hui, il avoue qu’il ne fréquente plus guère Sclessin -” je n’y suis plus retourné depuis un an” – et encore moins le stade Jan Breydel, Eric Deflandre ne pouvait pas rester insensible à la confrontation entre les deux grands clubs belges dans lesquels il s’est le plus épanoui.
“Je me sens plus proche du Standard, où j’ai évolué trois saisons, que du Club Bruges, où je suis resté quatre ans. Je suis toujours resté un vrai Liégeois. Je n’ai jamais renié le… boulet frites.”
Le Club Bruges et le Standard occupent-ils une juste place au classement ?
“Je crois que oui. Le classement étant une photographie d’un moment, ces deux équipes me paraissent légèrement inférieures – sur le plan de la régularité tout au moins – à Anderlecht, bien sûr, mais aussi à La Gantoise et même au Cercle Bruges. J’estime aussi que le Club mérite, pour l’instant, de précéder le Standard.”
Qu’est-ce qui vous étonne dans le comportement de ces deux clubs ?
“L’un et l’autre se cherchent encore. Le Club m’avait agréablement surpris jusqu’au premier tour de la Coupe, où il s’est fait accrocher par Dessel. Depuis cette victoire à l’arraché, il accumule les blessures et encaisse beaucoup trop de buts. Je m’étonne un peu que le Standard ne soit pas encore classé parmi les trois premiers. Il est patent que les grosses individualités de la saison n’ont pas encore été vraiment remplacées à Sclessin. Bruges a, certes, subi une révolution interne mais le Standard a pas mal bougé lui aussi.”
Le limogeage d’Adrie Koster vous a-t-il surpris ?
“Je le comprends dans un certain sens. Le Néerlandais n’a pas su enrayer l’avalanche de buts que sa défense encaisse depuis trop longtemps.”
Quels joueurs appréciez-vous dans l’un et l’autre club ?
“Au Standard, j’aime beaucoup Van Damme. Venir d’Anderlecht et avoir été adopté comme il l’est à Sclessin n’est pas donné à tout le monde. Mais Jelle est un leader né et sa force de caractère est manifeste. Au Club, j’apprécie Odjidja et Refaelov. L’Israélien n’a pas encore exprimé sa pleine mesure mais il est capable de forger la différence par une action d’éclat individuelle.”
Comment jugez-vous le travail de José Riga ?
“Très positivement. Je le connais bien car je l’ai eu comme adjoint quand je jouais au Standard. Il était très proche des joueurs. On pouvait toujours discuter avec lui. Je crois qu’il travaille au Standard comme il le faisait à Visé : il défend ses idées, il ne se cache pas et il ne triche jamais. Il a placé tout le monde, d’emblée, sur un pied d’égalité. Je trouve qu’il ne s’en sort pas mal dans la reconstruction d’une équipe, même s’il n’a pas été aidé par les divers événements qui ont affecté le club”.
Quel est le meilleur arrière droit du Standard ?
“J’aime beaucoup le tempérament qu’affiche Goreux. J’apprécie les débordements et les centres de Reginal. J’ai toujours aimé Ciman, même s’il a davantage brillé comme arrière central. Je le préfère dans l’axe. Je n’ai vu évoluer Opare que deux fois. Il m’a impressionné une fois. Je dirai que les trois, qui affichent des caractéristiques propres, se valent.”
Qui va gagner ?
“Avec l’appui de son public, le Standard finira par émerger, ne serait-ce que parce que, quoi qu’ils prétendent, les Brugeois traversent une période de doute.”