Ariël Jacobs a ironisé au sujet de son rôle dans la campagne de recrutement. Un rôle qui suscite certaines questions…
ANDERLECHT La tendance est nette. Dans les grands pays de football, les entraîneurs ont de plus en plus de pouvoir. Au Real Madrid, José Mourinho a encore élargi sa marge de manœuvre depuis le départ forcé de Jorge Valdano. En Angleterre, les entraîneurs sont des managers qui non seulement ont leur avis à donner sur les transferts, mais parfois les négocient eux-mêmes directement. Le coach n’y est pas non plus toujours souverain : à Chelsea, par exemple, c’est surtout la direction qui voulait faire venir Romelu Lukaku. Mais Villas-Boas a donné son aval. Outre-Manche, l’entraîneur a du poids dans la politique d’un club.
Qu’en est-il en Belgique ? C’est parfois tout le contraire. Même dans un grand club comme Anderlecht…
Le discours, même cynique, de Jacobs à ce sujet est révélateur. Hier, lors de sa conférence de presse d’avant-match, nous lui avons demandé s’il comptait demander à la direction d’acheter un remplaçant pour Legear. Sa réponse : “De toute façon, j’ai lu que l’entraîneur d’Anderlecht n’avait pas voix au chapitre en ce qui concerne les transferts.” Jacobs affirme pourtant qu’il ne lit pas la presse. “Ce n’est pas ce que j’ai lu, mais ce que j’ai entendu” , corrige-t-il.
Amer, le coach du Sporting fait très certainement référence aux propos de Philippe Collin tenus récemment dans un quotidien flamand. Après avoir réaffirmé le soutien de la direction à son entraîneur, le secrétaire général du Sporting n’y est pas allé par quatre chemins : “Ariël Jacobs n’a pas d’influence sur notre politique de transferts. Trop d’entraîneurs prennent de l’argent en poche sur les transferts. Nous voulons éviter de prendre ce risque.”
Ce discours suscite certaines questions. La direction anderlechtoise ne gagnerait-elle pas à impliquer Jacobs plus directement dans le choix de ses transferts ? Il a certes joué un rôle dans l’arrivée de Jovanovic, face auquel il s’est montré très persuasif. Mais pour le reste…
À l’arrivée de Safari, on avait présenté le Suédois à Jacobs comme un médian gauche. Le joueur a très vite fait savoir au coach qu’il était en fait un… arrière gauche.
Maintenant que les comptes d’Anderlecht sont un peu mieux garnis, il sera capital pour Anderlecht, lors des prochains mercatos, de bien cibler ses transferts. En impliquant davantage son entraîneur ? Rien n’est moins sûr…