Henrique : “Le Standard a raison d’avoir peur de moi”
Entretien avec le Brésilien, qui a marqué 22 buts cette saison en D1 et en Coupe
WESTERLO C’est une machine à marquer qui perpétue la tradition des buteurs de Westerlo. Les chiffres parlent pour Paulo Henrique : cette saison, il a inscrit 18 buts en championnat et quatre en Coupe de Belgique. Toutes compétitions confondues, personne n’a fait mieux que lui sur la scène belge.
Nous avons rencontré le phénomène brésilien hier midi, dans la buvette du Kuipje. Il n’est pas stressé le moins du monde par l’enjeu de la rencontre de demain.
“On commande quoi ? Une bière ? Non, on va garder ça pour après le match...” sourit-il.
Henrique n’a pas sa langue dans sa poche. Entretien avec un buteur né...
Paulo, vous venez de marquer neuf buts en huit matches. Les playoffs 2 n’auront donc pas été inutiles pour tout le monde…
“Je vais vous étonner, mais même si j’ai beaucoup marqué, je suis contre la formule des play-offs.”
Parce que cela alourdit la saison ?
“C’est vrai que je me sens fatigué. Cela fait deux ans et demi que je n’ai pas pu prendre de vacances. J’ai besoin d’un peu de repos. Mon billet est réservé et mardi, je rentre au Brésil.”
Votre objectif était d’inscrire 15 buts cette saison. Il est largement dépassé…
(Il sourit) “Et bien, félicitations à moi ! Je suis un peu déçu de ne pas terminer meilleur buteur, mais l’important, c’était surtout de retrouver mon meilleur niveau.”
Quel est votre secret pour marquer si souvent ?
“Il faut juste du talent et de la foi...”
Les meilleurs buteurs de Westerlo, comme Jaja Coelho ou Jaime Ruiz, semblent frappés d’une malédiction la saison suivante…
“Ça ne me fait pas peur : je vais changer l’histoire...”
Une autre de vos caractéristiques, c’est votre vitesse.
“Je suis sûrement le joueur le plus rapide dans mon club. Et dans ce championnat, très peu de joueurs vont plus vite que moi.”
Êtes-vous aussi plus rapide que les défenseurs du Standard ?
(Rires) “Normalement, oui ! Je connais justement bien le Standarman Kanu. La semaine dernière, nous nous sommes encore vus à l’appartement de l’autre Kanu, celui d’Anderlecht. C’est un bon ami et nous avons parlé de tout... sauf de la finale.”
Justement, quel genre de match attendez-vous face au Standard ?
“Je ne sais pas trop. Mais il y a une chose que je tiens à vous dire : je regrette vraiment que Carcela ne puisse pas disputer ce match. Moi, je veux toujours affronter le meilleur adversaire possible. Je penserai à lui. Puisse Dieu me protéger et m’éviter de vivre un tel incident.”
Comment vous sentez-vous à l’approche de cette finale ?
“Je suis juste... heureux. Ce n’est pas ma première finale : j’ai déjà gagné la Coupe des Pays-Bas avec Heerenveen. Et puis ce match arrive au bon moment pour moi. Ceulemans a estimé il y a peu que j’étais à 60 % de mes possibilités ? Je peux vous dire que je serai justement à 100 % au Heysel. Je n’ai jamais été aussi bon qu’en ce moment. Le Standard a raison d’avoir peur de moi.”
Le jour du match, la tension risque de monter…
“Pas pour moi. Trois heures avant le match, je suis généralement encore plus... détendu. J’aime ces moments.”
Comment imaginez-vous le retour de Bruxelles vers Westerlo demain soir ?
“Je ferai DJ dans le bus. Je mettrai l’ambiance. En tout cas, je l’espère : cela voudra dire qu’on aura la Coupe avec nous.”