“Ikea nous emm… avec ses moules!”
Étranglé par les mollusques à la sauce Ikea, Roland, boss du Blue Star, se rebiffe
ANDERLECHT Miam miam, les moules à 5 € chez Ikea ? Pas franchement du goût de tout le monde… “Je vais faire quoi de mes 220 kilos réservés pour ce week-end ?”, se lamente ainsi Roland Strijckman.
Roland, il est bistrotier. Du Blue Star, une dynamique enseigne de cinq ans, situé au 202 route de Lennik. Et à un jet de crustacé du monstre suédois de la chaussée de Mons. “Chez moi !”, attaque-t-il, “c’est pas du chipotage; il n’y a pas de triche. La casserole de Jumbo est à 17 €. Avec un apéro et une bière, ça fait 20. Ces gens sont en train de me tuer…”
Le patron ne baisse aucunement les bras. Mieux : son ire transpire en un panneau visible par tous. “J’y ai écrit Ici, on ne vend pas de meubles. Et en plus petit, Tu nous emmerdes, Ikea !”
C’est qu’à ses yeux de paternel (papa de cinq enfants qu’il fait travailler), après les steaks à 7,5 euros et les sandwiches à 50 cents, on peut à l’aise parler de “scandale”. Même si, soyons juste, la porte-parole du matos jaune et bleu jura que les crustacés ne s’y vendaient pas à perte.
D’ordinaire, notre interviewé misait sur la bagatelle de 200 réservations pour un week-end moumoules tel que celui qui se prépara. Because big concurrence, il se contentait, hier après-midi, d’en avoir enregistré 30.
Tant qu’à vider son sac, Roland Strijckman rappelle que l’interdiction de fumer dans les cafés ne l’avait déjà pas aidé. “Une catastrophe !”, admet-il en unissant les éléments.
Alors lui, le serveur de produits belges affichera son panneau, dès aujourd’hui. “Et je vais circuler devant le magasin avec le même slogan sur ma camionnette.”
Peu de chance que son attitude, son calicot n’aient quelque effet positif sur le chiffre d’affaires de cet indépendant ! À la vérité, ce ne sera là qu’une soupape, qu’un soulagement pour l’ancien décorateur, âgé de 52 ans et qui vient tout juste d’investir dans un frikot. Mais un soulagement quand même.